Notre quotidienLe fonctionnement du matin est un bel exemple du Fordisme. Une fois levés, lavés, tout s’enchaîne pour rester dans le timing prévu : le réveil des enfants, le petit-déjeuner, la toilette, l’habillement, les négociations (« pas de robe à paillettes aujourd’hui », «Pas la peine de ramener un dinosaure à l’école »).
On s’étonne qu’une fanfare n’accueille pas notre arrivée à temps à l’école avec des enfants souriants et propres (d’accord parfois en arrivant un peu rouges et essoufflés). Evidemment, ce n’est qu’une fois devant la maîtresse que l’on réalise que Mini est doté d’une belle moustache de dentifrice. Preuve qu’il est propre, non ? Mouais... Comme tout le monde (non ?), on se moque intérieurement de la mère qui clame que son enfant compte jusqu’à 100 en se disant que dès ce soir, on challengera Mini pour faire aussi bien. Par principe. On envie ces mamans impeccables en même temps que l’on enlève la trace de dentifrice que Mini a déposé sur notre joue. Hop hop hop, ce n’est pas terminé, puisque le mini Mini est toujours dans sa poussette. On court (une passion) en espérant n’avoir oublié ni le lait ni les couches. #mèreparfaite On repart pour rentrer à son lieu de travail : son domicile. On attendra encore un peu pour des locaux avec verrière, terrasse et salle de réunion colorée. On s’accorde quelques minutes pour remettre en état la maison tout en saluant la performance de Mini qui a réussi à retourner sa chambre en moins de temps ce matin qu’il nous aura fallu pour préparer tout le monde. On se pose ensuite devant notre PC, riant nerveusement en jetant un œil sur la to do liste du jour. On faisait exactement la même chose dans notre ancien poste. Comme quoi, rien n’a changé. L’un des exercices de haute voltige lorsque tu es entrepreneur à domicile ? Faire l’impasse sur les petites corvées du quotidien. Non pas que ce soit une passion en soit mais lucide, on a vite compris que ça ne se faisait pas tout seul (tristesse). Il serait pourtant tellement simple de se lever 5 min pour vider le lave-vaisselle entre deux mails ou de passer un appel en étendant le linge (le kit main libre ayant été bien évidemment conçu à cet effet). Et là, arrive le moment sacré de la pause Perle de lait, un moment de pure douceur comme dit la pub. Mais comme en réalité la photo Perle de lait n’envoie pas du rêve, on préféra prendre une tasse de café (dans la vraie vie on s’y sera reprise à 5 fois pour dessiner la feuille dessinée dans la mousse de lait), disposée près d’une branche de laurier posée faussement négligemment. Oui, nous avons toujours des fleurs posées à même la table de salle à manger, entre les miettes du petit déjeuner... On s’y remet, passons des appels, imaginons la salade de quinoa du déjeuner qui se transformera en sandwich. On échange, on peste après nos PC, on rédige, on s’emballe sur une idée, on se calme avec un fichier Excel, on travaille sur les réseaux sociaux (on se moque mais c’est tellement addictif). On se dit que « Merde, fait c...le temps passe trop vite ». Personne n’est là pour nous faire mettre une pièce dans la tirelire, on en profite ! Puis, on court chercher les Minis, constater que le sweat de l’un a disparu et que le second a l’air grognon. Oh non les dents ! Adieu la nuit reposante pour la famille. On se dit qu’on aurait dû faire notre selfie family ce matin malgré le dentifrice parce que là, c’est plus possible, on ne ressemble plus à rien. On rentre, on prend le bain, on met de la mousse partout, on rigole, on joue, on sort tout ce que l’on peut. On range, on enfile les pyjamas (pas le nôtre, on a encore un peu d’honneur), on plonge dans le frigo priant pour trouver un truc rapide non répréhensible par la confrérie des parents parfaits. On passe à table, on prépare les affaires du lendemain, on lave les dents, on lit une histoire, puis une autre (futurs négociateurs), on se bisoute et... on y est ! On éteint la lumière et on marche à pas de loup dans le couloir avec une folle envie de danser. Et là, on comprend mieux, pourquoi la fanfare ne salue pas notre performance. A ce stade, par honnêteté, il est important de préciser que le « on » englobe aussi les papas ! Ne frimons pas, heureusement qu’ils sont là ! On se remet à travailler sur le canapé parce qu’être entrepreneur, c’est jongler avec un programme sans les heures de bureau fixes que nous avions auparavant. On ne travaille pas moins, oh que non, mais différemment pour avoir le luxe de profiter davantage de nos Minis. Au moment de se coucher, on réalise qu’il faut un gâteau pour l’école demain. O joie ! C’est décousu, imparfait, organisé, exaltant, flippant, drôle. C’est notre vie aujourd’hui. Bécots, Jennifer et Emilie, mompreneurs. PS. On hésite encore à créer le mot "dadpreneur" pour notre acolyte masculin 😉
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AuteurL'équipe des Enfants Sont Formidables met des mots sur ses maux (plaisir d'offrir...) et sur ses bonheurs de parents et de la découverte de l'entrepreneuriat. Archives
Mars 2020
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